François Charron veut stimuler les entreprises

VICTORIAVILLE. «L’eau du bain coule, il faut mettre le bouchon!», s’exclame François Charron parlant des entreprises québécoises qui n’ont pas encore pris le virage des affaires en ligne.

Le chroniqueur technologique de l’émission Salut Bonjour était à Victoriaville mardi matin pour le lancement de l’Opération Branchons les PME.

Son allocution a donné le ton et la couleur des deux conférences qu’il prononcera au Carrefour de l’Érable à Plessisville le lundi 13 avril à 19 heures et le mardi 14 avril au pavillon Arthabaska à Victoriaville à la même heure.

Il veut crinquer les entreprises et commerces, les incitant à se doter d’un site transactionnel, s’appuyant sur des données montrant la croissance des achats en ligne… et le retard qu’ont pris les établissements québécois à tenir boutique sur le Web.

«Le problème est grand», a-t-il dit, 88% des entreprises québécoises n’ont pas de site transactionnel alors que les ventes en ligne atteignaient 7,3 milliards $ selon les données de 2013. Trois dollars sur quatre sortent de la province, déplore M. Charron. Et ce ne sont pas que les jeunes qui achètent en ligne, a-t-il ajouté, même que les 65 ans et plus magasinent en ligne davantage que les 25-34 ans.

Plusieurs des mauvaises nouvelles commerciales qui pleuvent depuis janvier au Québec sont attribuables à l’essor du magasinage en ligne, selon M.Charron, évoquant les fermetures de magasins comme Jacob, Mexx, Bikini Village, etc.

Sa conférence devrait camper le contexte et surtout, souhaite M. Charron, déboulonner certains mythes. On croit, à tort, qu’il est compliqué de se doter d’un site Web ou d’une boutique en ligne. Or, dit-il, pour moins de 0,50 $ par jour, une PME peut se confectionner un site, exploiter sa boutique en ligne. D’ailleurs, l’un et l’autre ne sont pas nécessaires. On peut se doter d’une boutique en ligne sans nécessairement alimenter un site Web.

Deux formations

Deux formations seront offertes, l’une pour créer son site Web, l’autre pour s’ouvrir une boutique en ligne, alors que Cible formation conseil de la Commission scolaire des Bois-Francs organise, sur le territoire, l’Opération Branchons les PME.

M. Charron a été impressionné que les formations fassent l’objet d’une «véritable opération régionale».

Cela parce que Cible formation conseil a su s’entourer de partenaires comme les villes de Victoriaville, de Princeville et de Plessisville, de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC), de la Chambre de commerce et d’industrie, des Jeunes entrepreneurs, de Femmessor et de Desjardins Entreprises.

Les villes de Victoriaville, Princeville et Plessisville rembourseront aux participants leurs frais de formation alors que la SADC leur offrira une soirée reconnaissance.

Le paysage commercial a énormément changé, a dit le directeur général de la SADC, Jean-François Girard. «On peut maintenant faire du marché mondial à partir du rang 4.» Une boutique transactionnelle permet à de très petites entreprises de sortir de leur isolement commercial et de se développer, où qu’elles soient.

La présidente de la Chambre, Virginie Bonura, a renchéri en disant que cette question des sites transactionnels avait été soulevée par des groupes de discussions entre commerçants l’an dernier. Ils réclamaient justement une formation sur mesure.

Au www.branchonslespme.ca on trouvera toutes les dates des formations qui s’offriront à compter de la fin avril. Martin Richard, directeur de Cible formation conseil a précisé que seraient offertes plus d’occasions de créer sa boutique en ligne. Les deux formations de six heures chacune (à raison de deux sessions de trois heures) seront proposées le jour ou le soir, sur les deux territoires d’Arthabaska et de L’Érable.

Pour la conférence gratuite de M. Charron, il faut confirmer sa présence au 819 758-2300 ou à selie@csbf.qc.ca. On peut s’inscrire à la formation sans passer par la conférence de M. Charron.

Quelques données

85%

Le pourcentage de Québécois qui naviguent avant de consommer

3 $ sur 4 $

Sortent du Québec… les entreprises d’ici étant trop peu versées dans le commerce électronique

50%

Des 7,3 milliards $ que dépensent les Québécois dans les boutiques en ligne vont aux États-Unis.